OGM
2008 - KOKOPELLI condamnée
Il s'agit de petites molécules d'acide ribonucléique (ARN micro) intervenant dans la synthèse de protéines ou dans la régulation intérieure des cellules et déjà utilisées chez des plantes transgéniques (vigne à Colmar ou haricot au Brésil notamment).
Ce phénomène a commencé en 2004, lorsqu'un agriculteur de Macon, en Géorgie, ville située à environ 130 kilomètres d'Atlanta, a remarqué que certaines pousses d'amarante résistaient au Roundup dont il arrosait ses cultures de soja.
Depuis cette époque, la situation s'est aggravée et le phénomène s'est étendu à d'autres Etats. Selon un groupe de scientifiques du Center for Ecology and Hydrology, organisation britannique située à Winfrith, dans le Dorset, il y aurait eu un transfert de gènes entre la plante OGM et certaines herbes indésirables, comme l'amarante. Ce constat contredit les affirmations des défenseurs des OGM qui affirment toujours qu'une hybridation entre une plante génétiquement modifiée et une plante non modifiée est impossible.
Plante sacrée pour les Incas, l'amarante fait partie des aliments les plus anciens du monde. Elle figure en bonne place dans le catalogue de variétés anciennes de l'association Kokopelli. Chaque plante produit en moyenne 12 000 graines par an, et les feuilles, plus riches en protéines que le soja, contiennent des vitamines A et C et des sels minéraux.
Sylvie Simon note que "ce boomerang, renvoyé par la nature à Monsanto, non seulement neutralise ce prédateur, mais installe dans des lieux une plante qui pourra nourrir l'humanité en cas de famine. Elle supporte la plupart des climats, aussi bien les régions sèches que les zones de mousson et les hautes terres tropicales et n'a de problèmes ni avec les insectes ni avec les maladies, donc n'aura jamais besoin de produits chimiques".
Autre mauvaise nouvelle pour Monsanto : des agriculteurs sud-africains ont essuyé des pertes de plusieurs millions de dollars. En effet, 82 000 hectares de maïs génétiquement modifié n'ont pratiquement donné aucune graine, certains agriculteurs ayant rapporté jusqu'à 80% de pertes sur leurs récoltes. Sur les 1 000 agriculteurs qui avaient planté les trois variétés de maïs Monsanto sur la saison 2008-2009, près de 280 déclarent avoir des tas de plants de maïs stériles.
Les militants écologiques ont réclamé une enquête gouvernementale de toute urgence. Le directeur général de Monsanto en Afrique, Kobus Lindeque, a préféré invoquer "la fertilisation insuffisante durant le processus de production de graines".
Digital Journal, 29 mars 2009
2008 - KOKOPELLI condamnée : association qui sauvegarde plus de 2500 variétés anciennes. Ces semences anciennes ou de pays, ont le grand tort d'être reproductibles et adaptables à de très nombreuses conditions de cultures, sans le soutien de l'agro chimie.
Les semences qui ont nourri nos grands-parents et servent aux croisements d'aujourd'hui, sont donc devenues illégales et dangereuses ! Kokopelli a été condamnée à verser 37 000€ aux semenciers et à l'état au motif que KOKOPELLI vend des semences illégales. Si l'agriculture productiviste, se trompe, nous trompe, quelle stratégie de repli aurons-nous ? Arte nous a montré le 11 mars, que nos grandes industries semencières, en premier MONSANTO, enferment dans des coffres-forts au sein du permafrost le maximum de semences indemnes d'OGM. En cas de catastrophe, ils pensent avoir de quoi éviter la famine à ceux qu'ils choisiront !
Site Internet : http://www.kokopelli.asso.fr/index.html
Claude Colin - CABA QUOI ? N°30
Magazine des Biocoop d'Angers
2007 - Un brevet de trop pour Monsanto
L'office européen des brevets (OEB) vient de mettre un frein à l'avidité immodérée de la société multinationale Monsanto en annulant un de ses brevets, d'une ampleur sans précédent, couvrant tous les types de sojas génétiquement modifiés (EP0301749).
Au bout de treize ans de procédures, le groupe ETC (Action group on Erosion, Technology and Concentration), une organisation civile internationale basée au Canada, a finalement remporté son combat juridique contre le brevet Monsanto, portant sur toutes les espèces de sojas transgéniques : une commission d'appel de l'OEB a décrété qu'il n'était ni nouveau ni suffisant (en d'autres termes, que l'invention revendiquée n'était pas décrite avec suffisamment de précision pour qu'une personne qualifiée puisse la reproduire).
La société Monsanto elle-même s'était déjà vigoureusement et formellement opposée à ce brevet avant de le racheter en 1996 au cessionnaire du brevet original (Agracetus). La technologie liée au brevet désormais révoqué avait été utilisée, en conjonction avec d'autres brevets, afin d'accaparer 90% du marché mondial des sojas génétiquement modifiés.
"Il est dommage que l'Office européen des brevets ait mis treize ans pour annuler ce brevet immoral, déposé par Monsanto, finalement révoqué pour raisons techniques. Même si nous sommes soulagés du fait que cette licence, couvrant tous les types de sojas génétiquement modifiés - graines et plantes - ne soit plus autorisée, le fait qu'il ait fallu plus de dix ans pour obtenir ce résultat prouve à quel point le système de règlementation est défectueux. Il ne restait plus qu'un an à peine avant sa date d'expiration ! " nous a déclaré Hope Shand, représentante du groupe ETC à Munich, avant d'ajouter : " Il est particulièrement satisfaisant de constater que les arguments cinglants que Monsanto lui-même avait déjà avancés contre le brevet en 1994, ont finalement été déterminants pour obtenir sa révocation".
En effet, l'un des meilleurs scientifiques de Monsanto avait affirmé en 1994 que le procédé génétique décrit par le brevet n'était pas suffisamment détaillé pour permettre à un scientifique qualifié de reproduire la procédure - critère nécessaire pour toute brevetabilité...
NEXUS N°51 - juillet/août 2007
Lors du Forum Terra Madre à Turin, en octobre dernier, Vandana Shiva s’est exprimée devant 5000 paysans du monde entier à propos des OGM...
Jamais auparavant dans l’Histoire, un milliard d’hommes n’a été condamné à une famine constante en dépit de l’abondance de la terre, de l’intelligence des communautés de fermiers, du désir des peuples de produire et de se nourrir eux-mêmes. Et en face de ce milliard d’hommes sous-alimentés, ceux qui se nourrissent de non-aliments souffrent d’obésité, d’hypertension et de diabète…
L’OMS reconnaît que la plus grande cause de mortalité dans le monde est due à la nourriture industrielle. Nous ne pouvons le permettre plus longtemps si nous voulons que l’humanité survive… Les fermiers, eux, mourront à cause de la dette, du déracinement, ils mourront d’une économie de suicide qui les pousse au suicide.
Ici, nous construisons une économie de vie qui célèbre la vie, qui crée la vie et la recrée dans une célébration pérenne. Mais nous sommes aussi ici pour la vérité. Car deux des plus gros mensonges qui ont tué la Terre sont en train de tuer notre vie et nos fermiers.
Le premier mensonge dit que la chimie et les poisons produisent de plus en plus de nourriture. Non, ils produisent simplement de plus en plus de poisons. La meilleure façon de produire de la nourriture est d’utiliser la diversité et produire à une petite échelle avec amour et soin. A la lumière de ce que nous voyons aujourd’hui et que nous vivons chaque jour dans nos champs, nous savons que la culture chimique diminue les rendements et qu’elle ne peut augmenter nos productions.
Le deuxième gros mensonge est que vous n’avez pas les moyens de votre production locale parce que le transport par voie maritime est bon marché ainsi que les produits alimentaires dopés à l’aide d’engrais chimiques. C’est un mensonge d’affirmer que la nourriture bon marché provient du libre commerce, de la globalisation et des monocultures industrielles qui, telles qu’elles sont rendent impossible la pratique d’une agriculture honnête. La vraie agriculture honnête est celle que nous faisons, et elle a besoin de pris honnêtes et non de subventions, cachées ou non, qui rendent très chère la nourriture bon marché. Chère pour la planète, qui ne peut supporter la charge d’un commerce globalisé ou d’une agriculture chimique industrielle.
Nos corps se rebellent. Nous ne pouvons supporter ces charges qui sont trop coûteuses. Il est maintenant temps de se tourner vers une agriculture à coûts bas, qui est une agriculture dans laquelle nous utilisons notre intelligence et la biodiversité pour nous nourrir nous-même. Et avant nous la Terre. Je suis optimiste et pleine d’espoir. Mais je suis très triste pour ceux qui pense qu’une opération militaire dans les contrées lointaines est une route de sécurité, que s’enfermer chez soi avec de plus en plus de contrôle de sécurité est le chemin de la sécurité. Non, nous, nous sommes pas en train de créer la sécurité dans toutes ses dimensions. Nous créons cela pacifiquement et nous sommes en train de gagner. Et je veux partager avec vous quelques bonnes nouvelles : nous avons gagné le troisième combat contre les pirates qui volent nos semences, notre connaissance et les revendiquent comme leurs inventions. Basmati avait été volé, nous l’avons réclamé. Le Neem avait été volé, nous l’avons réclamé. Et maintenant, le 26 septembre, l’Office Européen de Brevet annule la convention sur le blé n° EP 1445929 qui était une convention prise par Monsanto et basée sur le vol d’une ancienne variété de blé indien pauvre en gluten.
Chaque orateur ce soir a parlé d’un monde sans OGM, sans plante brevetée, ni vie brevetée. Un monde que nous créons ici. Je suis absolument confiante dans le fait que nous gagnerons semence par semence, plant par plant, paysan par paysan, communauté par communauté. Et nous libérerons la Terre. Et nous gagnerons une liberté de nourriture.
Alliance n°6 - Oct./Nov. 2005